Depuis quatre ans, Bruno Bos cultive dans sa ferme paysanne la Spiruline du Garlaban cette cyanobactérie aux milles vertues.
Bras tatoués et t-shirt à l’effigie d’une grande licence de jeux vidéo, Bruno Bos accueille devant sa ferme les yeux tirés par la fatigue. Levé aux aurores à quatre heures du matin pour ne perdre aucune minute en pleine saison des récoltes, l’agriculteur ouvre néanmoins la porte de sa ferme “Spiruline du Garlaban” avec un grand sourire, convaincu de cultiver dans son champ “un véritable trésor vert”. Installé sur cette ferme paysanne qu’il a reprise en 2019, Bruno Bos cultive ici sa quatrième saison de spiruline, une cyanobactérie souvent confondue avec les algues, réputée depuis des siècles pour ses nombreuses vertus. “Cette bactérie a un fort pouvoir de renutrition et est bourrée de nutriments, de vitamines et d’antioxvdants. Les sportifs en raffolent et, côté environnement, elle a une conentration en protéine végétale 60 fois supérieur à celui du blé par hectare produit et 300 fois supérieur à celui des bovins”, détaille le paysan qui y voit, comme beaucoup, un moyen de réduire l’impact considérable de l’agriculture dans émissions de gaz à effet de serre.
Une culture respectueuse de l’environnement
Dans son champ qui jouxte sa maison, nulle plantation mais cinq basins de 18 à 20m2 chacun qui sont récoltés de fin mai à fin septembre. “On fait tout à la main. J’écrème la surface du bassin puis avec plusieurs filtres je vais retirer les insectes et toute l’eau qui sera réimplantée dans les bassins, il n’y a aucun gaspillage, raconte Bruno Bos en agitant l’eau verdâtre avec sa main . En passant la spiruline à la presse, on va obtenir une sorte de fromage que l’on va transformer en spaghetti qui seront étalés dans un séchoir solaire. Avec un séchage long mais régulier, on conserve tous les nutriments qui sont dégradés par un séchage industriel.” En hiver, la spiruline hiberne et repart au printemps avec la chaleur. La meilleure souche des cinq bassins est conservée pour relancer la production l’année suivante. “En saison chaude la spiruline se multiplie entre 20 et 30 fois par jour : en dix jours c’est tout le bassin qui se renouvelle totalement !”.
Pour croître, la bactérie n’a besoin que de chaleur, d’un milieu aquatique au pH basique et riche en oligo-éléments. “Le milieu saumâtre empêche le développement des autres bactéries, ce qui fait que la culture de la spiruline peut se passer de pesticides tout en utilisant une surface au sol très petite: en bref la bactérie coche toutes les cases” résume tout sourire BrunoBos. Sur son site internet, le paysan vend 80% de sa production, le reste étant commercialisé directement à la ferme. En paillettes, en poudre ou en comprimés, la spiruline se consomme comme la levure de bière, en agrémentant tous les plats. “C’est un véritable aliment”, lance le paysan en étalant une tartinade de spiruline sur une tranche de pain.
Surprenant, mais pas déplaisant.